vendredi 22 juin 2007

Vive les joies de la technologie!

Chers lecteurs, voici l'histoire courte d'un homme et de son rapport avec la vaisselle!
Dès l'âge où j'eûs l'agilité pour manger avec des ustensiles, ma mère me fit manger avec une cuillère dont le bout était orné d'une tête de lapin, semblable à celui du Quick. Qu'il était bon le temps où je bouffais mes Froot Loops avec mon lapin en discutant de ma journée de la veille avec Toucan Sam. Dès lors, je mange toujours des Froot Loops!
À cinq ans, j'avais peine à concevoir où maman mettait la vaisselle à la fin d'un repas. Elle empilait le tout sur le comptoir et le lendemain matin, tout avait disparu. Puis, ça recommencait. Et il y avait ce bruit sourd, la nuit, comme une laveuse mais je ne savais pas vraiment c'était quoi.
À 7 ans, j'étais assez vieux pour savoir que c'était le lave-vaisselle qui faisait du bruit comme ça. Et puis, je me couchais plus tard alors, je le voyais. Même que des fois, je jouais tard au tites-autos et ma mère ne s'en appercevait pas. Mais j'avais de la difficulté à comprendre pourquoi mes parents lavaient la vaisselle alors qu'ils avaient... un lave-vaisselle. «Les adultes ne sont pas toujours intelligents», que je me disais.
En sixième année, à 12 ans, on ne me la faisait plus. J'avais enfin réussis à remonter l'échelon social de mon école et ainsi on me choisissait désormais dans les premiers pour jouer au ballon chasseur. J'avais eu deux blondes déjà et je n'avais plus besoin de flotteurs pour aller dans la piscine. Alors, j'en savait encore davantage sur la vaisselle. Je savais que mes parents ne mettaient pas TOUT dans le lave-vaisselle. Eux lavaient les chaudrons, poêles et autres éléments culinaires difficilement décrottables. J'avais déjà compris que le lave-vaisselle n'était pas un robot qui faisait le travail à notre place. Il était cependant un allier redoutable pour mes parents et pour ma personne puisque je savais également que c'était grâce à lui si je ne faisais pas de vaisselle à la maison. Mais, à cette époque, je m'interrogeais tout de même à savoir pourquoi mes amis n'aimaient pas la vaisselle. Moi, elle me foutait strictement rien!
J'avais des boutons, un peu, et je n'avais pas vraiment trouvé de style vestimentaire mais j'avais 16 ans et Dominique Racine, la poly des secondaires 4 et 5 à Chicoutimi, m'attendait les bras ouverts. L'année précédente, je m'étais découvert de nouvelles aptitudes en art dramatique et c'était, à ce jour, une passion. Je n'étais plus vierge, ce qui est, dans la masculinité, une étape importante dans notre cheminement social. Cela me donnait cette assurance que les autres ressentent.... mais bon... je ne m'égarerai pas là-dessus... C'est dire, du moins, que je comprenais assez facilement que si les autres n'aimaient pas faire la vaisselle, c'était parce qu'ils la faisaient! Ma mère, fille d'une famille de 3 filles et un garçon, faisait la vaisselle plus souvent qu'à son tour. Un jour, elle se dit qu'elle ne ferait jamais faire de vaisselle à ses enfants... et elle tint parole. À cet âge cependant, je ne m'interrogeais plus sur la vaisselle... J'appréhendais simplement le moment où j'allais quitter le nid familial et mon ami le lave-vaisselle et où j'allais être résigné, obligé même, de faire la vaisselle.
Montréal. La ville aux milles feux où tous s'accordent pour dire qu'il y a toujours quelque chose à faire à Mourrial. Et ça parait si beau, si simple, si merveilleux, qu'on ose jamais y croire vraiment. J'avais 21 ans et je débarquais de mon voyage en Alberta qui avait duré un an et qui m'avait permis de partir de chez mes parents. La famille qui m'a hébergée était cool et ils avaient un lave-vaisselle. Mes craintes pouvaient attendre. Mais là, dans mon appartement miteux de la rue Masson, Montréal, Québec, Canada, je savais que je ne pourrais m'en sortir davantage. Deux semaines plus tard, je me claquais ma première méga brassée de vaisselle en solitaire et le travail a duré deux heures!
À 22 ans, je déménage avec un coloc, me disant que la vaisselle sera moins longue à faire à deux. J'étais loin de me douter, cependant, que mon coloc et ami était aussi un maniaque de la propreté. Les deux ans qui suivirent me firent finalement réaliser, à propos de la vaisselle, que je l'emmerdait royalement, que j'en avais rien à câlisser, pis que si ça n'était pas de la pollution que cela aurrait engendrer, j'aurais bouffer dans des assiettes de plastiques jusqu'à la fin de mes jours parce que la vaisselle... la vaisselle... enfin... je n'aimais pas faire la vaisselle. Mais je devais me résoudre à la faire.
À 26 ans, j'habitais avec ma conjointe et nous étions beaux. Il y avait eu de l'amélioration... Elle était mince, en fait. Quelques fois, on accumulait un tas, d'autres fois, on se faisait la morale, moi et ma Bibitte ou bien on réussisait à faire une série de quelques jours en la faisant quotidiennement. Mais elle non plus n'aimait pas la shlagen de vaisselle.
Aujourd'hui, j'ai 27 ans. J'habite toujours avec ma Bibitte. Et nous venons, pour célébrer nos deux ans de vie commune, de nous acheter un lave-vaisselle. Toucan Sam m'a dit que c'était une bonne idée!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ouain...

Fallait ben que tu fasses un lien avec ta perte de virginité en parlant de ton nouveau lave-vaisselle...

Tu m'as fait rire... Je me souviens des piles d'assiettes salles sur la rue Masson (Dont peut-être le 3/4 que j'avais moi-même beurrées et "oubliées" de rincer)...

-ALEX

P.S. Je ne suis pas maniaque de la propreté... J'étais juste, disons...propre ! Mouahaha !!!!