mardi 16 septembre 2008

«Pen» d'amour.

Vous avez probablement entendu parler de cette histoire au Parc des îles de Boucherville où il se passe des choses à caractère sexuel disons, pour le moins, surprenantes. Comme le disait ce cher Claude Poirier à matin dans ma télé, ceci n'est pas un cas isolé. Chaque ville a son parc où se déroule des activités du genre. J'avais 17 ans. C'était une nuit de juin, à Chicoutimi. J'étais allé au Guinness, un pub, avec des amis, et après quelques bières, je m'étais retrouvé à danser sur les colonnes de son. Je vous le dis, je dansais comme un dieu à l'époque... Un dieu étrange et en sueur, certes, mais bon, je faisais de mon mieux! Sur la piste, à côté de la colonne, il y avait une blonde qui me regardait avec insistance. Honnêtement, c'était nouveau pour moi. Mon rapport avec les filles dans ce bar était médiocre. Aux antipodes de l'étalons, un dieu des bécosses, quoi! Voyant qu'elle était perspicace, je suis resté sur la colonne assez longtemps. J'avais une touche, pour la première fois, et je bombais le torse en tentant de démontrer toute ma virilité adolescente. Vers les 2h30, la fille est finalement venue me rejoindre sur mon pied d'estale et nous avons frotté nos bassins quelques minutes; son parfum me rendait complètement dingue! À 2h45, l'heure des «slows». On ne s'entend pas, la musique est forte. Elle m'invite à descendre, pour danser coller avec elle. Nous dansons, serrés. Je sens son parfum dans ses cheveux bouclés. Je retrouve les joies d'avoir une femme dans mes bras, de sentir la douceur de la peau crèmée. 3h00... La musique s'arrête mais l'endroit est bondé. On ne s'entend pas plus. Elle s'approche de mon oreille et j'entends: «tu m'embrasseras pas, hein!?» J'ai rétorqué par un baiser. Elle fût plutôt surprise. Deux semaines plus tard, la relation se termine. Rien de si grave. En fait, c'est sa meilleure amie qui me téléphone pour me le dire. Elle me dit aussi que dans mon oreille ce soir là, elle m'avait plutôt dit: « Tu m'replaces pas, hein!?»... On avait fait de l'impro ensemble, elle était dans une autre équipe. Je ne l'avais jamais remarquée. Bref, je me sentais con. Épris d'un élan de honte et de tristesse, ce fameux soir de juin, je décide de sortir de chez moi, à 23h30, et d'aller marcher un peu. Je m'arrête finalement dans un parc, le parc Rosaire Gauthier. Il est minuit. Je suis seul. Assis à une table de pique-nique, je grave «Sandra» sur les planches avec les clés de la maison. Un homme arrive, derrière moi. Un vieux monsieur, à l'air sympathique, avec une barbe blanche. Il me demande: «Est-ce que je peux m'asseoir?». J'ai toujours été un peu naïf; je lui dit oui. Il me demande si je vais bien. Il a dû constater que j'avais un air de cul! Je ne veux pas en parler... Je lui dit que ma blonde m'a laisser et que j'avais besoin de prendre l'air. Je le laisse à la table, seul, en lui souhaitant une bonne soirée. Je vais m'asseoir plus loin, sur un banc de parc, à l'autre bout et je rumine encore quelques instants. Au bout d'un temps, le monsieur revient et s'assoit sur mon banc. Il met son bras derrière moi... Là, j'ai eu un doute. Je le regarde, un point d'exclamation dans le front; il enlève son bras. Je regarde au loin... Je me pose des questions mais je ne veux juste pas croire ce qui est en train de m'arriver. Il met son bras sur ma cuisse et me demande: «veux-tu aller faire une tour dans mon char?» Je me lève, d'un bond. Je saisis désormais ce qu'il a derrière la tête. Je m'enfuis. Le bonhomme, lui, est resté sur son banc. Je traverse la rue, triste et complètement déconcerté devant ce qui vient de se produire. Non seulement Sandra s'était foutu de moi, il n'y avait que les vieux bonhommes qui s'intéressaient à ma personne... J'emprunte la piste cyclable, en direction du poste de police, à quelques centaines de mètres de là. «Il n'aura pas l'audace de me suivre!». Je marche... Je pense tout croche... Je me trouve complètement ridicule et la situation aussi. Après cinq minutes, je fais demi-tour et je décide de retourner chez moi. De retour à la rue, à la fin de la piste cyclable, un monsieur marche vers ma direction. J'ai peur un instant... mais je me rends compte que ce n'est pas le gars du parc. Je me répète que les gens ne sont pas tous des gros vicieux et qu'il est impossible qu'on m'aborde deux fois en une soirée. Je ne suis pas aussi «chanceux»... Je croise le monsieur. Je me tasse à gauche, pour qu'il passe à droite... Il se tasse à gauche. Je me tasse à droite, il se tasse à droite. Le gars se pogne le zoui zoui... Il me demande: «Veutuimesuche?»... Ce à quoi je réponds par un gros «HEIN?»... « Veux-tu me sucer?»... Je l'ai tassé et je suis rentré à la maison, estomaqué. laissant le gars se la pogner tout seul... Le lendemain, je prends le journal. À la une, «Table de concertation sur les gais et lesbiennes au Parc Rosaire Gauthier». Je ne suis pas homophobe et si ça se trouve, ces deux hommes se trouvaient là par hasard... mais la coïncidence était quand même frappante.
Le parc Rosaire Gauthier, de nuit, pour moi, c'est barré!

3 commentaires:

Anonyme a dit...

J'ai aussi entendu parler de tout cela aujourd'hui, c'est tout juste a 2 minutes de chez moi! C'est epeurant! mais c'est surtout pathétique de voir combien les gens sont pret a aller loin pour un peut d'attention

Anonyme a dit...

à la même époque que ton histoire, je me promenais dans le cartier Victor-Guimond (cartier très résidentiel) à chicoutimi. Je revenais de chez une amie, il était près de 22h. Une voiture s'est arrêté près de moi et la fenêtre s'est ouverte. Naïve moi aussi, je croyais que la personne cherchait une rue... Un homme m'a demandé : Suces-tu?? Croyant avoir mal compris, je le fais répéter... Il répète la même chose. J'ai dit simplement : non... et il est parti... par chance

Le JP d'amérique a dit...

@ brind folie
Je ne comprends pas qu'on veuille avoir de l'attention de cette façon. Merci d'être passé!

@ Isa
C'était peut-être le même gars... ou moi déguisé... J'arrête, je me dégoûte!