C'est l'hiver et la bourrasque m'a frappé. Je me suis gelé dans la blancheur du blizzard et j'ai entendu le vent venu fouetter l'érable de son souffle grave. Lui répondant, ma fenêtre silait aïgu et lui chantait la pomme dans un bordel pure, blanc et aveugle. Ha, lecteurs, toi l'emmitoufflé dans ta robe de chambre, tu passes ici l'âme esseulé peut-être, te disant que tu n'as rien à perdre et surtout pas du temps, puisque le temps tu le prendras plus tard pour ta voiture ou ta pinte de lait au dépanneur. Peut-être es-tu confortable dans ta chaise ou sur ton lit, le nez bien rouge mais qui se réchauffe sous tes yeux qui vont de gauche à droite. Après tout, il prend du mieux, tu le sais, et bientôt tu ne renifleras plus.
Le sens-tu, le silence? L'appaisement du temps en l'absence du grand air, compacté dans ces nuages, là dehors qui pousse la poubelle vide de ton voisin dans la rue? Entends-tu la plainte de l'arbre des merveilles, celui que tu connais, celui qui t'est spécial et qui grelotte dans l'attente bestiale de voir juin renaître, pour pouvoir donner feuillage et abri? Vois-tu tous les flocons qui tombent ensemble dans leur destin dramatique vers un sol qu'ils ne connaitront jamais, enterrés aussitôt par le suivant? Sais-tu ce qui se cache sous le banc de neige? As-tu déjà senti cette fleur qui repoussera au printemps et qui perdure tout de même avec son parfum, sous les couches de glaces qui l'endort doucement?
Vendredi soir de fine tempête alors que février tire déjà les ficelles de son pantins de givre... Repasse demain, tu verras, je serai plus chaud. Ce soir, j'ai froid. Je me suis fait un café mais il y a eu une tempête... de sucre!

2 commentaires:
Wow! Vraiment, j'adore tes textes :)
Quelle belle poésie ! Que de belles images ici évoquées ! Je suis émue, c'est beau !
Thes
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