Sur la banquise blanche et pure de mes idées entremêlées, les vagues deviennent houleuse et insalubres. Je me prends à vouloir devenir sans égard à la forme, à espérer un chemin que je ne vois pas et j'attends. Encore vous me direz... Tant de choses à penser. Des légions de réflexions dans le vestibules de ma mémoire qui s'évaporent et reviennent, froides ou endurcies. Tellement de gestes faits par d'autres qui claquent au visage et pousse à agir. À choisir, dans le statu quo ou dans l'action. Une sorte de vérité calfeutrée dans mes veines...
J'avais 13 ans. À l'école, mon cercle d'amis était grand. Des filles surtout. Elles s'étaient faites un «alphabet de l'amour» afin de pouvoir discuter des garçons sans qu'on ne puisse dire de qui. «J'ai vu M. aujourd'hui et il m'a sourit...» qu'elle disait, et autre futilité, dans la cafétéria, en mangeant une poutine. Moi, Mathieu et David, on espérait en secret avoir la copie de cet alphabet pour pouvoir rire un peu... Et nous l'avons vu cette année-là. Une brève fois et je ne me rappelle plus en quelle circonstance mais je me souviens bien de mon excitation. Je me souviens aussi que je n'avais pas de lettre qui m'était attribuée, que j'avais écrit mon nom moi-même; j'étais rebelle à l'époque. Un peu... La même année, j'avais fait une liste que j'avais appelé «ma grande vérité» sur laquelle j'avais écrit les points de pensées importants de ma vie, comme mon «kik» sur une certaine Kary ou mon amour pour Julie. Comme si j'attendais qu'on vienne me la voler... C'était cette année-là où j'avais reçu une carte de la St-Valentin dans laquelle une fille me disait qu'elle s'intéressait à moi, anonyme, me laissant pour seul indice le fait qu'elle prenait le même autobus que moi. J'avais tout de suite su qui c'était. Une belle jeune fille qui semblait tendre, les cheveux longs et châtains, l'azur dans les yeux, à qui j'avais parlé quelques rares fois, entre deux poteaux, dans le déséquilibre du mouvement. Le soir, dans l'autobus, je m'étais approché de la fille en question et au moment de m'asseoir près d'elle, elle m'avait dit: «As-tu reçu la lettre de mon amie?» Décontenancé, j'avais dit «oui» et j'ai sorti avec son amie... C'est la seule copine que j'ai eu que je n'ai jamais embrassé!
Tout ça pour dire que c'est fou parfois, ce que l'on pense, ce que l'on vit, et que ce que l'on croit autour de nous peut-être complètement différent de la réalité.
2 commentaires:
Euh.. qui faisait ça un alphabet de l'amour! WOW!
J'avoue que ça me rappelle rien...Pourtant c'est mon éqoque Mathieu et David... Peut-être que je me sens trop concernée par tes souvenirs! Que veux-tu entre nostalos!
J'adore quand le Jp fouille dans sa mémoire!
Jo
@ Jo
Tu étais probablement trop attentive à mes histoires avec «Karine»... Ou c'est peut-être moi qui se mélange d'année... Mais je me rappelle bien de cette histoire d'alphabet auquel avait participé Jessica, Véronique et autres demoiselles. À bien y penser, David n'était peut-être pas dans le coup mais Mathieu était au courant, ça, je m'en souviens bien... Et comme j'ai connu Mathieu en même temps que tout le monde...
Merci de laisser ta trace une fois de temps en temps!
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