dimanche 30 septembre 2007

!!! JP superstar !!!

Hier soir, j'étais à une soirée où l'on fêtait le 25ième anniversaire de la pharmacie où je travaille. Pour l'occasion, on m'avait demandé de faire une petite présentation afin de rendre hommage à mon patron. C'est ainsi qu'en une journée, j'ai pondu un espèce de mini bien-cuit sous la forme de «une jounée typique dans la vie de...» J'ai trouvé le récit difficile à écrire parce que écrire pour ses patrons, c'est pas comme écrire à son ami ou sa blonde! Anyway, j'ai fait de mon mieux.
Or, il semble que j'aie fait un tabac. On m'a même pris pour l'animateur de la soirée complète juste parce que j'étais celui qui tenait le micro. J'ai dit merci, sans broncher, aux nombreuses personnes qui sont venus me voir pour me féliciter. Ça ne m'étais pas arrivé depuis très longtemps. C'est énormément flatteur de se faire dire qu'on a du talent, surtout par des gens que tu ne connais pas du tout. Jadis, quand j'étais au secondaire, je suis tombé en amour avec les planches. À partir de mon secondaire 3, j'ai tout fait pour faire une carrière en théâtre. J'ai fait de l'impro, multiplier les animations des spectacles de tous genres, si bien que plusieurs m'appelaient le Gregory Charles de l'école. Cela m'accourageait! Au cégep, j'ai donc continuer vers mon objectif et j'ai suivis des cours de théâtre afin de me préparer davantage pour les auditions dans les grandes écoles de théâtre.
Je les ai toutes faites. J'ai passé des auditions, devant Gilbert Sicotte, devant Normand Chouinard, et j'ai espéré être retenu. En fait, j'ai jouer à la loto, dans un sens... Ils en retiennent environ 12 sur 300!!! Pendant ce temps, j'essayais de participer à toutes sortes de projets, à l'école, à l'extérieur également. Mais je n'ai pas été choisi. J'ai été déçu. Amèrement.
S'est amorcée une réflexion, après cela, sur mon avenir, ce que je voulais faire autre que jouer du Molière... Pas évident de se refaire des rêves de carrière à 21 ans, d'avoir le vide des études, en un sens, qui s'étire loin devant nous. J'ai remisé les planches dans mon esprit. Elles m'avaient déçues et je m'en sentais indigne, en quelque sorte. Valait mieux en faire un passe-temps, mettre mon talent naturel d'autodidacte au service de mon entourage, une fois de temps en temps... comme cette fête pour mes patrons. Mais ce ne sont pas les projets qui pleuvent... Et puis, je me suis cherché.
J'ai dû venir à Montréal. J'ai pris cette décision pour mes études uniquement. À Chicoutimi, les carrières ne pleuvent pas non plus. Et l'Aluminium ou le papier, ça ne m'intéressait pas. Lorsque je suis arrivé à Montréal, je me cherchais toujours. Après quelques réflexions, j'ai choisis les loisirs. Un beau caravansérail de tout ce que j'aime quoi!
Maintenant, je vois à Flash, le soir, des gens qui ont étudié le théâtre avec moi sortir des grandes écoles. Des gens à qui j'aurais pu donner la réplique facilement, il y a quelques années. Je les aurait peut-être torché dans une mixte à l'impro même! J'aurais pu être meilleur. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un adepte de la vantardise. Je le dis en toute humilité, en reconnaissant qu'ils ont quand même énormément de talent pour être là où ils sont. Mais à l'époque, j'étais considéré par mes pairs comme étant très doué.
Tout ça pour dire, finalement, que les planches m'attirent, m'aggrippent, me tiennent les couilles... Je ne considère pas avoir raté ma vie. J'ai dû cependant m'adapter en conséquence. À l'époque, le théâtre allait devenir ma vie. J'en avais fait la priorité. J'ai dû me rendre à l'évidence, en ne faisant plus de théâtre, que le travail n'allait pas être le numéro un de mes priorités. Le deuxième, peut-être. Mais le premier, maintenant, c'est vivre. Le rêve sans envergure d'avoir une famille, une maison, un chien, un jardin, des enfants, une voiture pas trop polluante, et une vie tranquille à faire ce que je suis. Et pourtant, je trouve mon rêve admirable...
Je vois les gens qui courrent, sans relâche, pour pogner leur métro de 6h15. Le phare de la Place Ville Marie spinne à tous les soirs et dans son panorama, les gens se tassent sans se côtoyer, travaillent, roulent et vont se coucher. On sent l'ambition quand on ouvre les fenêtres, l'ambition de ces rêves de ces gens qui veulent se faire leur théâtre. Moi, j'ai dû faire une croix là-dessus... Alors, ça m'emprisonne. J'éttouffe à Montréal... pas beaucoup... mais l'air est plus lourds, dans le vent et dans les gens. Avec le recul, je crois que je n'aurais pas pu faire ce métier de comédien. Je manque trop d'ambition, d'avidité d'être connu. Et je dépense mon argent comme un ado, encore, il me semble, alors j'ai besoin de sécurité financière. Je vais terminer... et je vais déménager. Et le premier soir que je serai dans ma maison, ce sera mon soir de première.
Pendant ce temps, je me cherche toujours... Je pourrais devenir humoriste, chanteur, musicien... Technicien en informatique, bureautique... etc... etc. LEs planches viennent toujours me hanter... ça m'énerve un peu!

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Oh! Comme je te souhaite de trouver !
Un jour tous les pions vont bien s'aligner.
Oui il faut être convaincu!

;o)

Thessa
xxxx

Si tu joue aussi bien que tu écris... well ça veut tout dire non ?

Être ou ne pas être

Le JP d'amérique a dit...

Bah... Et si je mettais ça sur le dos des circonstances de la vie?

Merci pour le compliment Thes!

Anonyme a dit...

LA VIE nous joue parfois de TRÈS beaux tours ....

Je peux te l'affirmer.

:o)))

Dé rien

Anonyme a dit...

Le problème avec les planches, c'est qu'elles ne disparaissent jamais vraiment... Elles restent là à te regarder, à te narger, à te hanter. Tu as beau peinturer par dessus, le grain du bois reste toujours visible.

Te souviens tu de notre I.Q.I.T ??

Isa
xxx

Le JP d'amérique a dit...

@ Isa

JE ME SOUVIENS