Chicannes d'ado?
Les nombreux sillages de ma mémoire cervicale me ramènent aujourd'hui au 27 mars dernier. J'affichais un sourire percutant à la vue et à l'écoute des gens autour qui étaient tous surpris de ce qui était arrivé la veille. Estomaqués devant la division des québécois aux dernières élections, on me disait «comment y vont faire runner ça, eux autres?» ou encore «Charest, Boisclair, moé, je les trouve poches fec j'ai pas voté» ou encore, la célèbre «moi, j'ai voté pour Dumont... Le candidat avait le même nom de famille que moé!» Et les journalistes, tous aussi surpris que nous, avaient tous des gros points d'interrogations dans le front en nous disant rien de plus que le fait qu'ils ne savaient pas où ça allait nous mener. Dans les jours qui suivirent cette journée d'élection mémorable, nous avons vu (en tout cas, moi, oui!) cette belle parade des hommes politiques, sourires en coin, avec leur bôoooo veston et leu belle cravate nous dire «ha... et bien... il va faloir trouver une façon de faire fonctionner cette assemblée. Après tout, c'est ce que les québécois veulent...»
Deux mois plus tard, le fameux budget. Le budget Jérôme-Forget, le budget Charest! Et on a tous peur que, finalement, ça ne marchera pas, cette affaire là. Comme si c'était un accident. Prenons les partis un à un. Libéral. Ils nous ont promis des baisses d'impôts que nous n'avons jamais eu. Ils sont allés en élection, s'excusant de ne pas avoir réalisé cette promesse. Puis, coup d'éclat. Le fédéral envoie de l'argent! 900 millions de beaux huards tous neufs. «Mais qu'allons-nous faire avec ce beau trésor, en pleine campagne», s'exclamait sûrement un conseiller de Charest, dans le coin de son salon. Ils choisirent de prendre le tas et de l'utiliser pour ces baisses d'impôts qu'ils n'avaient pû donner. Les québécois se sont méfiés. Ils les ont élus minoritaires. «Nous comprennons le message de la population. Nous seront un gouvernement ouvert!» proclame Charest 1er, le grand homme. Et tous s'exclament devant cette belle morale, cette belle leçon que le Québec à donné à ses politiciens. Et puis, maintenant, l'ouverture prend le bord. «C'est le meilleur budget du Québec», s'illumine Monique, la ministre.
Action Démocratique. Vous le savez. Je ne suis pas un adéquiste. Leurs idées ne me correspondent pas. C'est clair et y'a rien à ajouter. Mais en tant qu'observateur, Dumont à mener, à mon sens, une excellente campagne. Ce gars-là a l'air «groundé»... L'est-il? Qui peut le savoir. Accomodements raisonnables, personnes âgées, classe moyenne, de gros thèmes simples auxquels une majorité de québécois pensent beaucoup. Il a profité de l'impopularité de Boisclair et de la mauvaise campagne de Charest. Le soir du scrutin, on nous dit, plein de fierté, «nous formerons une opposition forte et nous ferons ce qu'il faut pour faire fonctionner cette assemblée». Du moins, c'est ce que ça voulait dire. Deux mois plus tard, le budget. Il n'est même pas encore déposé que l'opposition nous dit qu'ils voteront contre! Les libéraux, forts de leur nouveau capital from Ottawa, tel que prévu, annoncent des baisses d'impôts pour la classe moyenne, la préférée de Mario. Mais non. Ils sont l'opposition. Ils voteront contre. Ils nous donnent leu tites raisons... «Il faut mettre l'argent sur la dette», que M. Taillon nous dit, l'air paternel.
Parti Québécois. Le petit parti, assis présentement au fond de l'assemblée nationnale. Boisclair décide de rester à la tête du parti, malgré son impopularité et la défaite. La main sur le coeur devant quelques partisans, il nous dit le soir du 26 mars «nous allons être une opposition forte et une balance du pouvoir responsable». Mais bon, le parti continue de se chicaner même si l'élection est terminée (ils sont acharnés et perspicaces, que voulez-vous) et Boisclair s'en va pour laisser la place à Pauline. Et le PQ, qui faisait la morale aux libéraux sur leur oubli de baisser les impôts, n'en veut plus, finalement. «Non, non, on préfère que l'argent soit investis en santé et en éducation», chante haut et fort M. Gendron, doyen.
Mon avis. Les libéraux savaient que les baisses d'impôts qu'ils avaient promis étaient leur talon d'Achille. Dans ce contexte minoritaire, ils savent qu'ils ne peuvent commettre un autre «oubli». Ils se disent surtout que ça bouche l'ADQ, puisque c'est pour la classe moyenne et qu'ils voteront contre parce qu'ils sont l'opposition. Libéraux 1, ADQ 0, qu'ils se disent. L'ADQ se dit qu'il faut voter contre pour montrer, d'abord, qu'ils sont une bonne opposition et non pas un club de scout rookie qui vient de débarquer en politique. Ils veulent paraître compétents. D'un autre côté, ils se disent qu'avec un peu de chance, si le budget n'est pas adopté, ils pourront tapper sur la tête des libéraux parce qu'ils n'auront toujours pas donné leurs fameuses baisses d'impôts. Ils se disent ADQ 1, Libéral 0. Le PQ se fait surprendre par son chef qui démissionne. Il en est tout autant lorsqu'ils se rendent compte que ce sera Pauline, et pas Duceppe, qui le remplacera parce que Pauline est vraiment très populaire selon le dernier sondage. Le PQ, voyant la popularité de sa future chef, se disent qu'au mieux, ils pourront négocier quelques clauses péquistes aux libéraux ou que sinon, au pire, il déclenchent une élection, en prenant bien soin de dire que c'est de la faute au libéraux, ce qui n'est pas totalement faux ni vrai, et que Pauline aurait des chances de refaire surgir du noir le PQ. Ils croient: PQ 1, Libéral 0.
Je vous prédis, dans le contexte actuel, une élection cet été. Parce que tous pensent qu'ils peuvent en profiter. Le pointage, selon moi, est Libéral 0, PQ 0 et ADQ 0. Pourquoi...? Parce qu'ils devaient nous donner un gouvernement stable et que ça ne s'est pas produit encore. Ça fait deux mois qu'on se renvoie la balle sans arrêt. La politique québécoise pue de plus en plus. Cela devait être une formidable leçon d'humilité pour tous les partis. Il n'en est rien. En bon français, je serais tenter de croire qu'ils s'organisent pour se faire haïr toute la gang!
Qu'est-ce qu'il faudra faire pour faire comprendre à nos politiciens qu'on en a jusqu'on sait où de leurs petits jeux qui dégoûtent? Je propose une solution risquée mais bon, qui n'essaie rien n'a rien. Même une nation entière. Je propose que s'il y a des élections cet été, on aille voter tous. Ça nous prendrait un taux de participation record, genre! Et on annule tous nos votes. J'entends déjà: «utopiste, rêveur, grand parleur, petit faiseur, anarchiste ou nické de la tête!» Et bien oui, je persiste et signe. Imaginons seulement qu'une majorité de votes ait été annulée à ce scrutin. Un message qui dit: nous sommes allés voté, parce que c'est important et, du même coup, nous vous disons que ce n'est pas pour ça que nous voulons voter. Ça serait simple et efficace. Enfin, qu'en pensez-vous?
Conventum de Dom...
Le comité a maintenant une vitrine sur le web. Le lien est à droite. C'est une excellente idée qu'ils ont eu car ils pourront ainsi répondre à certaines questions des «élèves» de 1997. Pour ma part, une question s'est posée... Devrais-je inviter ma conjointe? J'en ai discuté avec elle et elle désirait y être. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser à mon bal, en 1997, alors que Nathalie, ma copine de l'époque, m'avait accompagné. Pendant cette journée du bal, elle désirait être coquette alors, elle s'est fait bronzer un peu en après-midi. Arrivée au bal, elle avait l'air d'un homard, pauvre elle. J'ai dû m'occuper d'elle pendant une partie de la soirée puis elle est finalement partie à 11h15 je crois. Bref, je voulais qu'elle soit là. Je l'aimais après tout et même beaucoup... mais ma soirée a été un peu monotone pour cette raison. Mais elle n'a rien gâché, je tiens à le dire.
Après mûres réflexions, j'ai dit à ma Bibitte que je préférais qu'elle ne vienne pas. Ce n'est surtout pas parce que je veux me retapper mon ex qui y sera ou pour frencher avec n'importe qui toute la soirée. Je veux juste être libre, m'occuper uniquement de ma personne pendant cette soirée. Je crois qu'elle a compris, même si elle est déçue. J'admire sa compréhension. Après tout, sans avoir de grosses attentes, j'ai envie de faire tout un party et cette occasion sera la seule pour revoir tout ce monde.

3 commentaires:
Contente de voir que je ne suis pas la seule utopiste qui espère voir le plus haut taux d'annulation de vote aux prochaines élections :D
Salut Jean-Pierre!
Les organisateurs officiels de la soirée du contentum ont décrétés que les conjoints pourront se joindre à nous pour la soirée seulement... mais comme toi, je préfère que mon chum ne vienne pas. Il a eu son conventum l'année passé et j'étais restée à boire avec sa mère! Après tout, ils n'étaient pas là eux en 1997...!
très drôle l'histoire de Nathalie!! Je ne m'en souvenais plus!!
Isa
xxx
ps. J'ai tellement hate!!
wow jp tes en feu!
j'aime bien ce billet
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