vendredi 23 mai 2008

«Héééé.... Rapport!»

Le chat est sorti du sac. Le Rapport Bouchard-Taylor est publique. Ho... je m'excuse. Je ne voulais pas les traiter de chat! J'espère que je ne serai pas perçu comme raciste!? Se faire traiter de chat, ce n'est pas si discriminatoire que ça. Un beau gros rapport donc, un «rot» quoi, la vidange d'un trop plein par deux hommes nommés par le gouvernement pour nous dire ce qu'on est, à leurs yeux.
Dès le départ, je n'y croyais pas. D'une part, parce que je trouvais que notre gouvernement laissait encore une fois ses culottes sur la corde à linge plutôt que de les mettre. D'autre part, parce que toutes ces histoires là n'avaient ni queue ni tête. L'histoire de la cabane à sucre, par exemple. Faire sortir des gens de l'endroit pour prier en paix... et demander qu'il n'y ait pas de «bines» avec du porc, je le conçois, c'est pousser fort. Mais qui était le ou les fanatiques qui ont demandés ça? Ils étaient combien? Quelques dizaines, tout au plus, livrés à un «grand chef» peut-être en proie à une crise de supériorité et qui revendiquait, nostalgique de son Arabie natale, le droit de foutre tout le monde dehors pour prier Allah? Nous sommes loin d'une majorité d'une communauté. Et le québécois, était-ce un «Pierre Bruneau» ou un «Maire Gendron»? L'histoire ne nous l'a jamais dit. La télé nous l'a raconté mais avec quels mots? C'est certain, il est facile de dire que les médias ont exagérés. C'est facile... C'est même sûrement vrai. Mais au-delà de leurs exagérations à nous colporter des histoires rafistolés, qu'elles sont nos perceptions? J'ai l'impression que bien des gens boivent le TVA 18h comme un verre de Pepsi sur le patio... D'une traite! Et pourtant, il est de notre responsabilité, en tant qu'individu, de faire la part des choses lorsqu'on lit un journal ou écoute le bulletin d'info. Je ne veux pas faire de «bashing» (j'en fais, je sais... Les citer en exemple est si facile!) mais je sais bien que si je prends mes nouvelles dans un journal dont la première page porte sur le nombre de grains de sel sur les frites de chez Mc Do... je risque peut-être de ne pas avoir un article aussi sérieux que je le voudrais sur la malbouffe! C'est la même chose pour la télé. Si je dis «il faut en prendre et en laisser», j'ai l'impression que ça va encore illuminer quelques personnes... et ça me fait peur!
Et pis, le criss de crucifix! Comment le dire autrement, dans le fond! Car après tout, je trouve ça tellement ridicule. Que le Christ soit en haut du siège du président de l'Assemblée Nationnale, cloué à sa croix en bobette, n'a jamais réussi à forcer le gouvernement à garder les cours de religions à l'école, à ce que nos gouvernements investissent davantage dans la lutte contre la pauvreté, à une aide supplémentaire au Darfour, à une baisse du prix de l'essence, à une victoire au référendum... À mon sens, il ne fait que partie du décor et depuis longtemps. Influence? Laquelle, dites-moi, alors que nos soldats allaient se faire tirer dessus par les talibans? Je mélange les affaires? Oui, et j'adore ça! Qu'on cesse de nous rabbattre les oreilles avec la croix. Le Christ sur sa croix n'a rien fait pour les orphelins de Duplessis non plus. L'enlever ne me dérangerait pas. L'enlever ne changerait rien! Après, il faudrait peut-être mettre un cercle blanc sur le Fleurdelysé au lieu d'une croix? Ou un «X». J'appelle ça une pure perte de temps et d'énergie. Et je passe par dessus la dépense inutile... Ça non plus, le Christ de l'Assemblée n'a rien fait pour ça.
Dans cette foulée bestiale des fuites et de la frénésie du dévoilement du document, j'ai remarqué l'émergence d'un autre débat portant sur le «québécois de souche». Permettez-moi d'abord de rire un bon moment! (...) Je suis d'accord avec Pauline Marois lorsqu'elle fait la comparaison avec Elvis Gratton et cette fameuse scène dans l'avion. Certains trouveraient le terme réducteur. Les commissaires préfèrent le terme «Québécois d'ascendance canadienne-française». Là, je me sens réduit! Réduit de comprendre que j'ai trois nationnalités! À force de s'acharner sur les mots, on fini par se demander si dans quelques années, nous seront comme Voldemort dans Harry Potter et qu'on nous appellera «ceux dont on ne doit pas prononcer le nom».
J'ai fait une belle rencontre dernièrement au travail. Un québécois d'origine africaine. Un chic type, vraiment. J'ai été surpris quand il m'a dit qu'il avait immigré au Saguenay, qu'il recherchait le dépaysement total. Il y a habité pendant des années. Il comprend l'accent du coin, quand je lui parle. On se remémore les côtes à Chicoutimi, ses paysages et son grand air. Ce gars a tout d'un québécois, y'a pas de doute. Il en est un. J'ai travaillé avec des chinois, des vietnamiens, des roumains, des polonais. Je n'y ai vu aucune différence à part la peau, les yeux bridés et l'accent. On se respecte, on est civilisé. Avec ce rapport, je suis toujours aussi stupéfait d'abord qu'on pense que les immigrants ne veulent pas s'intégrer. À mon sens, majoritairement, ils le font tous très bien. Se poser cette question, c'est donné de l'importance aux quelques exceptions qui sont venus ici pour foutre le bordel. Ensuite, je crois que les québécois ont un sérieux problème identitaire qu'ils ont transposé sur les immigrants. La commission aurait dû porter sur notre propre perception plutôt que sur ceux des immigrants.
Bon... Ce rapport n'est pas de la merde. Il existe pour rien, voilà tout. Qu'on recommande de favoriser l'immigration en région, le fancisation des nouveaux arrivants et une meilleure reconnaissance des compétences de ceux-ci sont des choses évidentes à mes yeux et même, aux yeux je crois de la majorité des gens que je connais, de tous âges, de tous lieux. Nous n'avions pas besoin d'un rapport de quelques millions pour ça. Le rapport semble conclure que la «crise» des accomodements raisonnables est l'oeuvre des médias. Pour ma part, je constate que c'est notre gouvernement qui aurait dû simplement mettre le pied à terre.
Une société saine peut se poser la question. Mais ce sont dans les gestes qu'on la reconnait à sa juste valeur. Il est plus que temps de passer à autre chose.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

C'est difficile à comprendre tout ça.

Moi, ici je n'impose rien à personne, je vais avec le courant, oui des jours c'est frustrant, mais lorsque l'on est pas contant, on a qu'a retourner d'où on vient non? Je suis qui moi pour dire au commercant du coin comment gérer son commerce...qu'il a eu de son père, de son grand-père, arrière grand-père etc..

Je sais que tout ça est tristement complexe...