lundi 21 avril 2008

Le septième joueur.

J'en reviens donc... Il n'y a rien de plus stimulant que de conquérir un nouvel espace de travail. C'est du moins dans cette veine que je tente depuis une semaine de me faire une place dans cette nouvelle pharamacie, sur la rive-sud. À chaque jour où je me dirige vers mon travail, je fais un petit détour en passant devant mon nouvel appartement dont nous prendrons les clés en juillet. Je regarde les balcons, les arbres qui bourgeonnent et je ne peux m'empêcher de rêver que j'y suis déjà.
Je me suis rendu compte que là où je travaillais, à Mourrial, c'était une vraie job de cinglé! Bon, je serais tenté de dire que c'était dans une ville de cinglés mais je ne veux pas mettre tout le monde dans le même panier et puis... je suis encore une habitant de cette ville! Sérieusement, c'est fou de constater à quel point le rythme de vie d'une population peut changer d'une rive à une autre. Les gens semblent plus tranquilles, plus courtois, moins pressés. Je peut travailler vraiment et non pas seulement «patcher» les trous en «rushant» comme un débile, si vous voyez ce que je veux dire. C'est rassurant, c'est sécurisant. J'ai travaillé pendant 6 ans en donnant mon 100% dans un endroit où les patrons ne m'ont jamais donné de tape dans le dos. En une semaine, j'en ai eu deux de mon nouveau patron! Alors, au diable les regrets, si j'en ai eu.
Je reviens sur le rythme de vie. Je suis allé profiter de la belle fin de semaine en allant faire un tour avec un ami au parc Lafontaine. Nous n'étions pas les seuls à y avoir pensé. Il y avait plein de monde. On s'est assis au soleil sur un banc de parc et on a regarder le décor dont le blanc se liquéfiait et dont le vert s'étallait sous les cris des passants. C'était rudement bon. C'était tranquillement bon. À l'aube de la trentaine, je me pose des questions. Mon ami est dans le même bateau. Peut-être que le chiffre 30 nous force à réfléchir ou peut-être est-ce une chose normale faisant partie intégrante de notre évolution.
Avons-nous perdu le contrôle? Je ne ressens pas avoir le contrôle sur l'économie, l'environnement, le prix de l'essence, la crise alimentaire... Seul, je suis limité. Et il me semble que la solidarité est une autre chose que je ne contrôle pas. Partout, on parle de mondialisation mais il me semble que l'humanité ne se mondialise pas. Elle ne se «collectivise» pas. Au bout du compte, on se ramasse seul et poussière. Quand la seule chose qui semble ralier les gens est le CH, on ne peut que se demander où sont nos grands projets? L'année dernière, plus de la moitié des gens qui vont regarder le match de ce soir se disaient que c'étaient des gros jambons! Vous ne trouvez pas ça ridicule un peu, vous? Sans rien enlever à cette équipe à laquelle on souhaite le meilleur et qu'on encourage, je me demande ce que vaut ce septième joueur dans la vie de tous les jours? Parce qu'à part au Centre Bell, on ne le voit pas nul part...

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Complètement en accord avec ton texte ! Il a une couleur printanière.




ON vit sur une grosse planète bien solitaire... Parfois, je me demande si une grosse catastrophe rapprocherait les gens, oui c'est drastique j'en conviens !

À pluche

Le JP d'amérique a dit...

@ Thessa

Oui, moi aussi, j'en viens presque à le souhaiter.

Virginie a dit...

Ton bout de texte «avons-nous perdu le contrôle?» me fait un peu penser à ce que Chantal Fontaine disait sur le plateau de TMEP. Les élus/ceux qui décident ne suivent pas tellement ce que la population veut...

Ça fait deux fois en moins d'une semaine que je me fais stopper en plein élan par des personnes plus haut placé que moi. En fait pas vraiment moi dans le sens de moi toute seule, mais disons que je suis la voix d'une centaine de personnes qui ont suggéré de changer quelque chose... Notre suggestion n'est même pas compliquée ni coûteuse! Mais celui qui décide n'est pas d'accord, alors on devra s'en passer. Maudit Système de marde.

Enfin, ce que je veux dire, c'est que tout ça me désillusionne pas mal. Même si on est plusieurs, ce n'est pas dit qu'on puisse vraiment changer quelque chose finalement...

Le JP d'amérique a dit...

@ Virge

Je comprends ta désilusion. Je serais curieux de savoir pour quelles raisons il a refusé...

Je n'ai pas céouté TLMP dimanche soir. J'avais une épicerie à faire et c'était le seul temps que j'avais vraiment de disponible. Mais je crois tout de même qu'on attend tous. Au fond, les décideurs sont un peu à l'image de la population. Je sais que je ne me ferai peut-être pas des amis avec ça, mais il me semble que c'est évident... Les décideurs sont nombrilistes, se déresponsabilisent, veulent être prospères, confortables et surtout, comme nous, ils attendent. En fait, certains mêmes je crois redoutent le jours où se système changera.

Nous, différement, on attend de le changer, ce système...

C'est confu mais bon, me semble que ça se suit...