mardi 15 janvier 2008

Dame Nature et la «nature» québécoise.

J'étais parti. Quelques jours dans mon nord. En fait, je suis descendu au Saguenay avec Bibitte et Annette, la voiture Argentée. Quatre jours pour se refaire, avant de recommencer. Aller célébrer mon anniversaire avec ma famille. Je dois avouer que j'en avais vraiment besoin. «Un repos bien mérité», que je me disais, la tête en lune et les yeux plissés par le labeur. Je n'ai pas eu deux semaines de congé pendant les fêtes... J'ai travaillé. Non avions si hâte de partir que nous avons décidé de quitter Mourrial mercredi soir plutôt que jeudi matin, afin de ne pas perdre une demi-journée de nos quelques jours de vacances. Mais... je ne me suis pas vraiment reposer. En fait, j'ai gagné le gros lot! Non, je n'ai pas gagné le million à Célébration 2008 ni un voyage vers Cuba. Loin de là!
Mercredi soir.
Étant un passionné de la météo, évidemment, j'ai regardé sur internet tout ce qui concernait la météo entre Mourrial et le Saguenay. Si vous vous rappelez bien, mercredi soir, il y avait du vent... Beaucoup de vent! Mais bon, le vent, le vent, c'est pas une raison pour ne pas partir. Pour le reste, la neige était passée et une masse nuageuse semblait inoffensive au nord de la Mauricie. On annonçait rien d'important, pas de tempête, pas de précipitation et les conditions routières étaient bonnes. On est parti! Nous avons fait la 20 et, il ventait, beaucoup, mais ça roulait très bien et la vue était dégagée. Nous nous sommes arrêtés avant Québec, à St-Nicolas, pour un café Tim et pour que je prenne le volant. En partant, j'ai bu une première gorgée de mon brun liquide et je me souviens que je l'ai trouvé particulièrement bon. Tout allait bien et nous avions le bonheur près de nous... mais il nous a laissé avant qu'on prenne le pont Pierre Laporte!
À notre arrivée sur la structure suspendue, on nous annonce qu'il y a un «incident» et non un «accident» sur le pont. Pas de problème... il n'y pas beaucoup de circulation. Nous avons ralenti, ralenti jusqu'à s'arrêter près de l'incident... Un camion renversé sur le côté par le vent. On ne trouvait la chose pas trop annormale... Il ventait fort, c'était bien vrai, et sur le pont, il ventait pas mal fort (110 km/h). Mais, lorsqu'on s'est arrêté, nous avons eu un doute. C'est que la voiture bougeait, même arrêtée! Elle ne bougeait pas de côté, comme lorsque le vent frappe une voiture de côté... Non! Elle bougeait de haut en bas. Nous avons vite réalisé que ce n'était pas la voiture qui bougeait mais bel et bien le pont lui-même. Je ressentais la même chose dans mon abdomen que dans les montagnes russes. G positif; G négatif... Les câbles d'acier bougeaient même et balottaient au vent. Je savais bien que nous étions sur un pont SUSPENDU mais comme nos infrastructures québécoises sont en mauvais état, je me suis dit que le pont souffrait peut-être aussi de sous-financement. Lorsque la voie s'est dégagée, je peux-tu vous dire que j'ai pesé sur le champignon!!! Vive la terre ferme!
Remis à peine de nos émotions, moi et ma Bibitte, on descend l'autoroute Henri IV en se réconfortant à l'idée que le pire est passé. Mais c'était sous-estimé Dame Nature qui avait décidé, ce soir-là, de m'en donné pour mon argent. Sur l'autoroute de la Capitale, il se met à neiger. Beaucoup... Je revois dans ma tête l'image satellitaire et la jolie dépression au nord de la Mauricie... Et je savais dès lors qu'elle n'était plus en Mauricie. J'ai bu une autre gorgée de café en me disant que le chemin entre Québec et Saguenay allait être enneigé. Rien de dramatique... Le vent semblait s'être calmé. Nous prennons la 73, direction plein nord, et j'appelle mes parents pour leur dire que je serai un peu retarder à cause de la neige. Puis, la 73 devenant la 175, nous roulons, dans la tourmente de l'hiver québécois, dans la poudrerie qui devient de plus en plus forte à mesure que l'on prend de l'altitude dans les montagnes derrière la Capitale. Arrivé au Relais du Nord, un espèce de relais pour camionneur, dernier restaurant avant le noir complet, un camion de Transports Québec nous fait signe de sa grosse flèche jaune de se stationner au restaurant. «Ça y est, que je me dis, ils ont fermé le parc!» Après avoir parlé avec un camionneur et le responsable de Transports Québec, j'apprends que c'est fermé uniquement pour le transport lourd. Au même moment, un gratte passe. J'ai donc décidé, sans attendre, de partir en suivant la gratte, chose qu'on m'a appris avant même que je conduise, afin de rouler en toute sécurité par temps extrême. Mais, honnêtement, j'aurais dû dormir à Québec!
La gratte roulait à environ 80 km/h et moi, avec ma petite Annette, à 60km/h. La route est devenue de plus en plus enneigée et j'ai finalement dû laissé un camion passer pour qu'il me fasse des traces. La photo montre un moment de ce périple qui nous a pris 1h30 de plus à faire qu'en temps normal. Nous n'avons pas croisé plus de 5 voitures pendant les 200 km.
Jeudi.
C'était ma fête!
Vendredi.
On mange encore comme des gros cochons.
Samedi.
On se rend compte qu'Annette est malade. Problèmes électriques; les lumières du tableau de bord n'allument plus. S'en suit une inspection des fusibles... rien, tout parait beau.
Dimanche.
Je me rends au garage, pour faire vérifier la voiture. On me dit qu'on ne fait pas dans l'électrique le dimanche. Putain! Nous décidons donc de partir plus tôt, afin de rouler de jour et de nous arrêter dans les Cantons de l'est, chez mes beaux parents, pour aller voir notre garagiste lundi matin.
Lundi.
Le garagiste ne peut rien pour la voiture et doit se renseigner avant d'en faire davantage. Il me rappellera, qu'il me dit. Bon, alors, on part pour Mourrial, sous la neige et la poudrerie, encore! Nous sommes sur la 20, la route est sur le bîtume... notre vitesse moyenne est de 110-120 km/h. Arrivé à St-Hyacinthe, nous arrivons sur les lieux d'une sortie de route. Une dame a fait un tête-à-queue avec sa minifourgonnette dans une courbe et est allé atterir dans le terre-plein central. Elle fait des signes mais on ne la distingue pas vraiment à cause de la poudrerie. Mais nous, nous la voyons. Nous arrêtons sur le bord de la route car nous sommes secouristes et que nous avons un cellulaire. La dame en question était là depuis 15 minutes... et personne n'est arrêté pour lui porter secours. PERSONNE! Nous étions les premiers à arrêter et les premiers à avoir appelé les services d'urgence. Je tiens donc ici à faire une petite parenthèse:
(Je trouve personnellement complètement absurde et abérant que pArsonne ne se soit arrêté ou est deigné appeler en passant. Au nombre de cellulaire sur les routes, les camionneurs et tous les autres moyens de communications que nous avons, il me semble que 15 minutes, c'est vraiment mauvais comme délai. Ce temps aurait pû coûter la vie à cette dame et ces deux enfants de 6 mois et 2 ans. Osti de tabarnak, les gens sont vraiment nombrilistes et je trouve ça tellement répugnant comme reflet de notre société. Dégueulasse! Scusez!)
Mais ce n'est pas tout! Savez-vous combien de temps cela a-t-il pris avant de voir apparaître un premier répondant? Devinez? Une heure et demi! La madame et ses enfants sont restés là pendant 1h30 bâtard! J'ai dû rappeler le 911 pour leur demander ce qu'il faisait. La madame du 911 me rétorque qu'il y a beaucoup de sortie de route au même moment. Je lui réponds tout de go que ce n'est pas le towing que j'attends mais un policier ou une ambulance criss. Ou juste un camion du ministère des transports. La route est glacée, nous sommes dans un virage, et ça fait une heure qu'on voit le monde rouler et dérapper devant nous. Une minute plus tard, une ambulance était sur les lieux! Bravo. Heureusement, personne n'a été blessé.
Aujourd'hui, ben, j'ai mal à la tête, c'est certain. L'écrire m'a fait du bien.

2 commentaires:

My a dit...

Bonne fête en passant, avec un peu de retard.. oups;)

Le JP d'amérique a dit...

Merci, merci!