J'ai un rapport plutôt surprenant avec l'écriture. J'étais jeune encore alors que j'écrivais si souvent. Je maitrisais si bien mon art (le mien, qui n'en est pas nécessairement un pour les autres) que je me lançais, comme ça, dans un bar, dans des écritures automatiques, buvant ma bière à la table de mes amis et fumant une cloppe. J'étais boème, un peu. J'écrivais tout le temps, tout le monde le savais. C'était comme ça. Quand ça devait sortir, ça sortait. C'était un acte inconditionnel. Je prenais le temps, tout le temps. Et de fil en aiguille, j'ai paufiné ma prose et j'ai finalement trouvé une certaine zone de confort. J'écrivais depuis quelques années déjà.
Or, depuis le début de mon éphémère vingtaine, j'ai perdu la trâce. Cela est peut-être post traumatique... À cette époque, je n'allais pas très bien. Je me souviens qu'en Alberta, alors que j'avais un an à «rien foutre sauf penser à moi», je me suis rabattu sur le journal. Je n'avais jamais réussis à tenir un journal. J'ai bien tenté, à quelques reprises, d'en commencer un... Mais cela ne durait jamais plus d'une semaine. Mais, en Alberta, le journal étant devenu une béquille, je me suis donné une raison, afin d'y mettre plus de coeur. Je l'ai donc écrit à quelqu'un. J'ai tenu le journal! Et je l'ai donné. Je n'ai aucun brouillon de ce récit, mon aventure dans l'ouest... Je n'ai pas écrit pour moi. Il m'arrive encore de penser à ce journal. Je ne le regrette pas vraiment... Mais si un jour, il m'arriverait de pouvoir le consulter, j'en serais vraiment content, c'est certain. Mais comme c'est mon ex qui l'a... (hihihi)
Plus tard, étant revenu de l'ouest et me frottant à la démesure de cette ville dont les boutons sont des parcs, Mourrial, j'ai vite constaté que la vie en appartement te laisse un peu moins de temps. Mais l'écriture me poussait, elle me disait, tout bas: prends un stylo et une feuille et écrit putain! Mais m'asseoir pour prendre un temps d'arrêt me rendait coupable. J'ai donc dû concrétiser un autre projet. J'ai donc décidé d'écrire un roman...
J'écris au compte-goûte.
Les chapitres s'accumulent et je ne connais même pas la fin de mon récit. Et le besoin se fait toujours sentir d'écrire, encore et encore... Je dois venir à bout de cette histoire qui traine dans mes pensées... Écriture... Torture... Ça rime!

3 commentaires:
Pour être passé à travers le long fleuve bouillant de l'écriture d'un roman, je te souhaites autant de plaisir, de casse-tête et de folie.
Merci. Ce n'est pas temps ce que tu as écrit qui me fait capoter... c'est le temps que ça prend pour me rendre au bout.
Mon premier jet m'a pris six mois, ce qui est un pet dans toute une vie... Mais ça fait quand même six ans que je le retravaille, sporadiquement, ça devient un peu plus important comme pet... hé hé!
Lâche surtout pas!
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